Denise Martel
Journal de Québec, jeudi 27 mars 1997


Le Pèlerin

Film unique tourné par un gars de Québec

Ce soir, à 20 h, pendant "Urgence", les téléspectateurs auront tout intérêt à brancher leurs magnétoscope. Le réseau TVA présente en grande première : " Le Pèlerin", document, unique sur l'homme le plus médiatisé du monde, le pape Jean Paul Il.,

Encore fumant tellement il est frais, puisque le montage du film n’a été terminé qu’il y a 15 jours. Tourné par Denis Boivin, le réalisateur qui nous a donné " Le Pardon " et " Mère ", deux films profondément touchants, " Le Pèlerin " cherche à nous faire découvrir autant le religieux que l’homme derrière le saint homme.

Pour les besoins du film, le réalisateur de la Vieille Capitale a réussi à obtenir les autorisations pour tourner à Tours, en France, au moment de la visite du pape Jean-Paul II, en septembre. À Rome, en novembre, lorsque Jean-Paul Il a invité tous les religieux qui, comme lui, célébraient leurs 50 ans de vie sacerdotale, il a été invité à se rendre au Vatican pour le jubilé d'or, de même qu'en Pologne, pays d'origine de Karol Wojtyla.

Des événements grandioses, des entrevues, des témoignages offerts par les religieux, mais aussi par des personnalités telles que l'ex-président de la Pologne, le colonel Jaruzelski, et le président de Solidarité, Lech Walesa, lui aussi ex-président de la Pologne. Ce dernier insiste sur l'importance du rôle de Jean Paul Il dans le mouvement qui a permis à la Pologne de retrouver la liberté et l'indépendance.

Difficile

En entrevue, Denis Boivin raconte d'ailleurs qu'il a été très impressionné par la personnalité de ces deux hommes. Des entretiens difficiles à obtenir certes, mais 'extrêmement intéressants.

Le cinéaste qui a travaille sans relâche sur son film depuis le 15 août précise toutefois que le plus difficile a été sans conteste le tournage à Rome.

"Parce qu'on ne nous dit rien d'autre que l'heure et l'endroit du rendez-vous, sans que l'on sache à l’avance ce qu'on va pouvoir filmer, raconte Denis Boivin. C'était dur pour l'équipe, mais personnellement, j'y croyais tellement que je n'étais pas inquiet."

Avec raison, sans doute, puisque le tournage semble avoir été béni des dieux. Entre autres, au moment de la cérémonie à la basilique Saint-Pierre, lorsqu'il y avait 1500 journalistes accrédités et moins de 20 caméras autorisées, Boivin et sa petite équipe ont eu le privilège de s'installer, seuls, sur une petite estrade construite sur la crypte de saint Pierre. Au grand dam des autres!

Par ailleurs, avant d'obtenir l'autorisation de faire des images à Tours, Boivin s'est rendu à Paris et, à sa grande surprise, a pu rencontrer le patron d'une grosse boîte de production qui le connaissait, ayant vu "Le Pardon". Ce dernier lui a prêté tout l'équipement nécessaire au tournage et au montage. C'est une valeur de 80 000 $ qui n'est pas comptabilisée dans le budget global de 180 000 $.

Ce n'est qu'après Tours que Boivin a soumis son "démo" au Vatican, pour obtenir les autorisations pour le reste du tournage et que le réseau TVA a embarqué dans l'aventure.

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