Synopsis court
Synopsis long
À Québec, Pierre-Léon Fournier, journaliste, 35
ans, affecté au secteur culturel d’un poste de télé local, se
trouve dans l’atelier de son ami sculpteur travaillant sur une
réplique de la statue de Pierre Lemoyne D’Iberville (celle qui
se trouve au Parlement) destinée à la ville de La Havane pour
souligner l’anniversaire de la mort de l’amiral de la
Nouvelle-France, décédé subitement à cet endroit au 17e
siècle. Il est angoissé et nerveux. Il attend depuis quelque
temps la confirmation d’un pronostic médical alarmant suite à la
détection dans son organisme d’un cancer inhabituel, presque
inavouable chez un homme mais pourtant aussi virulent que chez
la femme, un cancer du sein. Un appel d’urgence le convoque au
cabinet du médecin l’après-midi même. Il craint le pire.
Il se réfugie un moment chez sa blonde, la créole
acrobate danseuse Yamile et dans un moment de négation de la
hantise de la mort, veut lui faire l’amour. Elle s’y oppose
d’abord, tant dit-elle, qu’il n’aura pas d’abord accepté de voir
le médecin pour la bosse qu’il a sur un sein (dont il ne lui a
rien dit encore) et qui l’empêche prétend-t-elle, de s’adonner
avec lui aux jeux de l’amour.
Toujours hanté par la peur de la mort, il passe
chez sa mère, haïtienne dédiée aux rites vaudou qui exerce sur
son fils une influence marquée. Sentant que quelque chose ne va
pas, elle s’inquiète pour lui. Il minimise la situation et
quitte en vitesse pour l’ambassade cubaine où il doit assister à
une réception pour le départ de la statue vers La Havane…
Là, il fait la connaissance d’une historienne
cubaine qui avance la théorie controversée de l’assassinat de
d’Iberville qu’elle met en lien avec celui de John Lennon dont
on vient d’inaugurer la statue sous le parrainage de Fidel
Castro lui-même. Fasciné, Pierre-Léon se promet d’investiguer de
ce côté.
Plus tard, dans la salle d’attente du médecin, il
ronge son frein avant d’apprendre de la bouche du médecin, la
brutale fatalité: cancer grave confirmé avec alternative de
lourds traitements de chirurgie de radio et chimiothérapie. S’il
n’est pas traité, tout peut se dégrader très rapidement et le
pronostic est sombre. Un an de vie au maximum. Sous le choc il
demande un délai pour accorder sa réponse.
De retour au travail le lendemain, il apprend que
son voyage à Cuba est annulé à cause d’un imbroglio
Québec-Ottawa sur l’inscription de la statue de D’Iberville.
Nullement découragé, il profite des nouvelles informations qu’il
a obtenu sur Lennon à Cuba pour proposer alors à son supérieur
de s’y rendre en solo pour couvrir plutôt la commémoration de
l’anniversaire de la mort de Lennon en attendant que les
politiciens s’entendent entre eux.
Dans le cadre de sa préparation pour son voyage,
et histoire de se plonger dans l’univers de Lennon, le
journaliste décide de se rendre à l'hôtel montréalais Reine
Elisabeth où le Beatle a enregistré son hymne à la paix Give
Peace a Chance en 69, au cours d'un bed-in resté fameux. Il
y fait la rencontre du photographe de l’événement qui
l’introduit à Jorge, le portier chargé de lui faire visiter les
lieux, Jorge, un homme énigmatique qui démontre une érudition
surprenante sur la vie du chanteur anglais. Jorge est un
collectionneur des artéfacts des Beatles et de John Lennon en
particulier. En le quittant, il l’invite à assister à l’une de
ces fameuses "fins de semaine Beatles" où nostalgiques et
collectionneurs se rencontrent pour échanger entre eux des
disques rares et des objets hétéroclites concernant de près le
groupe.
Au cours de cet encan où il se rend en compagnie
de Yamile, le couple croit apercevoir sur une vieille photo,
Jorge sur le site de l’assassinat de Lennon. En les quittant, le
mystérieux portier laisse à Pierre-Léon un message codé qu’il ne
pourra ouvrir que dans l’avion le conduisant à La Havane.
En sortant de l’encan il a une discussion avec
Yamile. Il veut rompre. Les deux se quittent devant la maison de
la mère du journaliste.
En entrant, il retrouve sa mère en plein
cérémonial vaudou pour, dit-elle, convoquer les Loas haïtiens
afin qu’ils interviennent en sa faveur. Il y a là, aidant la
femme au cérémonial, une fillette aveugle dont sa mère affirme
qu’elle est mambo (voyante) qui lui demande bizarrement de
l’aider à trouver de nouvelles lunettes pour voir. Il promet
qu’il va s’informer… s’informer, pense-t-il plutôt pour
lui-même, de la nature exacte de sa maladie et de ce qu’il
pourrait peut-être faire pour l’aider.
Au moment de partir, à l’aéroport, il prend
connaissance du « message » laissé là à son intention par Jorge,
un document video qu’il ouvrira sur son portable dans l’avion le
conduisant à La Havane. Jorge y explique qu’il est exilé cubain
en ajoutant ne pouvoir retourner à La Havane et demande à
Pierre-Léon de lui trouver les lunettes volées à la statue de
John Lennon. Un prix inestimable y est attaché en raison des
spéculations des collectionneurs privés dont il dit avoir le
contact. Une adresse cubaine et une somme d’argent sont inclues
au message.
À La Havane, Pierre-Léon se réfugie dans la
solitude de son hotel et sombre dans une dépression momentanée.
Il passe par ce que Kubler-Ross distingue dans son étude sur le
mourir comme l’étape de la colère devant l’inéluctable de sa
maladie. Il boit. Bientôt ivre, il ira jusqu’à se raser
complètement la tête. Ce n’est qu’après ce geste symbolique
qu’il retrouvera suffisamment d’équilibre pour entreprendre son
aventure cubaine.
Il se rendra dabord au Parque Lennon «rencontrer»
la statue du chanteur. Il est alors témoin d’une séquence
étrangement touchante d’un admirateur reconnaissant qui vient
avec son instrument (violon) interpréter en solitaire devant la
statue assise, une pièce du répertoire du chanteur (Love). C’est
en écheangeant brièvement avec lui que Pierre-Léon abordera
l’univers du Santo John Lennon.
De retour à l’hotel, une surprise l’attend, une
femme veut le voir, lui parler. C’est Albertina, une interprète.
Mûlatresse. Elle est chargée de lui transmettre une invitation
pour une conférence sur Lennon le lendemain à l’Université de La
Havane. Leur rencontre est électrique. Atomes crochus. Elle est
drôlement branchée sur le Lennon révolutionnaire. Il lui demande
de l’accompagner au spectacle dont lui a parlé le santéro-Lennon
du parc, prévu pour le soir même au Gruta Club. Un groupe rock
s’y produit avec un répertoire Lennon-Latino, un groupe féminin,
les Lady John.
Les Lady John sont dirigés par la chanteuse
Tatiana, une énergique rockeuse qui a jadis refusé de s’enfuir
aux Etats-Unis avec le père de son fils et l’élève seule à La
Havane avec sa tribu d’amis musiciens. Elle connaît bien
Albertina. Elle propose au duo de la rejoindre après le
spectacle pour une soirée chez des amis. C’est au cours de cette
réunion que le vol des lunettes de la statue de Lennon est
évoqué pour la première fois après une séance déstabilisante de
« possession » d’un des convives par une force occulte, un
« esprit malfaisant et coquin » disent avec un air entendu les
participants, Albertina au premier rang de ceux-ci. Il y a aussi
sur place ce jeune couple de danseurs incroyables de salsa dont
l’homme est le fils de Tatiana, un post-ado ténébreux qui porte
constamment des grosses lunettes noires. Il est introduit au
journaliste par la rockeuse elle-même.
Le lendemain, c’est après un cours universitaire
sur les aspects révolutionnaires de la carrière de John Lennon
que les lunettes refont surface dans la bouche d’un mystérieux
vieux couple qui prétend en savoir beaucoup sur la Santeria et
John Lennon. Intrigué, Pierre-Léon accepte leur invitation à
développer le sujet chez eux. En attendant ce moment, il
approfondit sa relation avec Albertina qui l’introduit chez
elle, dans son quartier…et dans son lit !
Le lendemain, en banlieue de La Havane,
Pierre-Léon est initié aux arcanes de la Santeria par le couple
rencontré à l’université. Il apprend le lien entre Lennon et les
santeros, tissé par des années d’interdiction officielle de la
musique Beatle à Cuba. Le couple lui révèle alors un premier
indice à propos de l’assassinat du chanteur. Un portier cubain a
introduit le meurtrier à l’immeuble du Dakota ou il a été tué.
En compagnie du couple, Pierre-Léon et Albertina
se rendent au Parque Lennon pour assister à la commémoration de
la mort de Lennon. Un rendez-vous à la Woodstock avec des jeunes
assemblés la pour célébrer l’esprit de la chanson Imagine,
l’hymne à la tolérance fraternelle mondiale associé à la
révolution pacifique dont ils rêvent encore. Le journaliste en
profite pour réaliser quelques entrevues avant de suivre
discrètement Albertina et le mystérieux couple de santéros vers
le Bosqueo, un bois réputé magique où se déroulent des rites
particuliers reliés à la communication avec les esprits des
morts.
Dans
le bosqueo tout est en place pour une cérémonie santéro. La
rockeuse Tatinana, surgissant en prêtresse du culte, entraîne
maintenant un groupe de fidèles dans une transe collective à la
quelle assistent les nouveaux arrivants. Une séance qui
approfondit le mystère du vol des lunettes de Lennon en y étant
directement reliée. L’interprétation qu’en donne Hector, le mari
du couple, orientera la suite de l’enquête du journaliste vers
un des hauts lieux de la sorcellerie cubaine, le bourg de Rincon,
en banlieue de La Havane. Mais, pour le moment, Pierre-Léon est
frappé d’un étrange mal qui l’oblige à quitter précipitamment
les lieux avec Albertina.
Chez-elle, son mal empire. Dans son presque
délire, il réalise que tous ces gens qui l’entourent depuis son
arrivée sont des sorciers qui l’utilisent en vue d’un but dont
il ne connaît pas encore l’issue. Sa bosse, sur le sein, a pris
une allure monstrueuse. Il panique avant de sombrer bientôt dans
l’inconscience. Albertina appelle au secours le médecin du
quartier, un voisin qui intervient avec une piqûre et amène le
journaliste à l’hôpital.
À l’urgence, Pierre-Léon inconscient a un rêve.
Il voit la fillette aveugle africaine de la séance vaudou avec
sa mère, il l’entend demander s’il a trouvé ses lunettes,
derrière la Fontaine Blanche. Il la sent le secouer pour tenter
de le réveiller. Il s’éveille alors dans son lit d’hôpital. Peu
à peu il retrouve ses esprits. Il apprend qu’il a fait une
réaction allergique fulgurante à un aliment encore indéterminé.
Il a recouvré son état normal, mais il soupçonne son cancer
d’avoir induit cet incident. Il s’en ouvre au médecin. Le
docteur propose de lui faire des radios supplémentaires. Il
accepte. Il en profite alors pour parler au médecin de la
maladie de la fillette africaine, Lucy, la rétinose pigmentaire.
Quelle n’est pas sa surprise d’apprendre que c’est la spécialité
du médecin qu’il a devant lui.
En attendant la radiologie, il a le temps de
passer à son hôtel. Un message de Yamile, son ex-blonde haitiano-québécoise,
l’attend. Elle s’est entichée de Jorge qui ne la lâche plus
d’une semelle la-bas au Québec et qui semble être devenu son
amant. Dépité, Pierre-Léon prend l’argent cubain laissé par
Jorge avec son message et retourne à l’hôpital.
Au sortir de sa première séance de tests il prend
le chemin de Rincon avec un taxi-maison conduit par Vitico, le
fils ténébreux de Tatiana, qui a toujours son air sombre et
impénétrable.
À Rincon, la Fontaine Blanche est là, près du
sanctuaire de l’orisha, les fidèles s’y pressent pour cueillir
l’eau miraculeuse qu’elle est censée contenir. Le chauffeur
Vitico est de plus en plus nerveux. Dans la léproserie attenante
au sanctuaire, Albertina introduit un vieux noir aux allures
vaguement chinoises, qu’elle présente comme son oncle, El Chino,
le babalao du site, sorte de parrain de la Santeria attaché à l’orisha
de Rincon.
Le Chino propose une partie de dominos pendant
laquelle, une à une, les pièces du jeu, et de l’intrigue,
s’entrechoquent, s’emboitent. Chino lui apprend que Jorge est
son fils maudit. C’est bien lui qui a fui Cuba dans sa jeunesse
à l’encontre de l’avis de son père et c’est lui aussi qui était
le portier au Dakota le soir de l’assassinat de Lennon.
Maintenant croit-il, même si Jorge prétend vouloir réparer
l’affront magique d’avoir été celui qui a présenté la mort au
chanteur, il voudrait plutôt s’emparer des lunettes pour faire
tout simplement le plus d’argent possible avec. Mais où
sont-elles ces lunettes? Le Chino pense que le journaliste le
sait puisqu’il est de mèche avec Jorge. Celui-ci a averti
lui-même son père de son arrivée. Le Chino a alors délégué sa
nièce Albertina auprès du journaliste pour en savoir plus sur
lui, mais elle en est tombée amoureuse et maintenant il ne sait
plus quoi penser. Pierre-Léon n’a-t-il pas cet argent que lui a
remis Jorge pour acheter les lunettes ? Pierre-Léon révèle alors
qu’il a utilisé l’argent pour une intervention chirurgicale à
Cuba sur la fillette africaine Lucy afin de lui faire recouvrer
la vue. Mais il sait où sont les lunettes. Il pointe le
médaillon que porte Vitico qui admet alors avoir commis le
larcin pour pouvoir quitter l’île avec sa mère et faire avec
elle carrière à l’étranger. Quand elle l’a su elle n’a voulu
rien entendre et a demandé qu’il rende l’objet à la statue. Mais
les lunettes se sont brisées dans l’exercice et Vitico a dû en
faire un médaillon dont la signature du cuivre n’a pas échappé à
Pierre-Léon, spécialiste de la statuaire.
A l’hôpital le médecin cubain est en contact
téléphonique avec la cancérologue québécoise du journaliste. Les
radios sont négatives. Plus de signe de cancer. Disparu. Le
médecin cubain annonce au couple Albertina-Pierre-Léon qui se
détend sur le balcon de l’hopital qu’il est guéri. Embrassades,
effusions, joie, exaltation.
Dans la chambre à côté dort Lucy, les yeux encore
bandés après son opération chirurgicale. On assiste au débandage
et à l’expression magique de la petite découvrant le monde
autour d’elle.
Dans le Parque Lennon, Pierre-Léon et Albertina
sont assis, enlacés, en compagnie de la statue. Ils ne disent
pas un mot. Il n'y a personne dans le parc. Soudain, surgi de
nulle part, un vieil homme qui s'avance vers eux, fumant un
cigare. Il en offre à Pierre-Léon, visiblement dans l'espoir de
les lui vendre. Devant son refus débonnaire, le vieux sort un
objet de ses poches et s'approche de la statue. Ce sont des
lunettes rondes de métal. Avec la dextérité d'un vieil habitué,
il les installe au visage de la statue. Elles sont identiques
aux originales !
Photo ? qu'il semble demander silencieusement en
imitant le geste d’un photographe prenant un cliché. Devant
l’impassibilité du couple, et il danse autour du banc avant de
disparaître comme il était venu, emportant avec lui les lunettes
de Lennon.
Les pêcheurs s’attroupent autour de la statue de
d’Iberville et y accotent leurs lignes; dans les ruelles de la
Havane, une voiture décapotable 1955, amène le couple
Pierre-Léon et Albertina sur le parvis de la Merced, église
populaire, une foule entoure Pierre-Léon et Albertina qui offre
un étrange médaillon à leur orisha préférée. Un babalao tout en
blanc les marient. La petite Lucy, chez Thomassa, peint à l’eau
Pierre-Léon et Albertina.
Scénario
Repérage
(Photos et vidéo)
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