Daniel Lejeune
La frontière. Publications du Nord-Ouest

Court et moyen métrage

Le documentaire en vedette

Parmi toute la sélection qu’à vu le jury Télébec, le documentaire a pris la vedette dont deux, produits au Québec, ont fait parler d’eux.

Même si les films sélectionnés à Clermont-Ferrand furent très appréciés, ce sont deux documentaires qui ont attiré l'attention durant les 6 jours de programmation. Ils joignent les rangs du film gagnant, L’Année qui change la vie de la réalisatrice Suzanne Guy et celui de Guy Simoneau, " Est-ce ainsi que les hommes vivent ? ".

Le premier, Quand la vie se retire, a remis en cause le droit de mourir. L’euthanasie peut-elle se faire lorsque la maladie est omniprésente ? Dans ce film, Christian Blais

dépeint un portrait juste et sensible de la situation. Produit par l'Office national du film, ce documentaire poignant présente des gens qui en ont assez de vivre mais également,

l’entourage de ces gens, ce qu'il subit, ce qu'il a à vivre pendant l'agonie du malade.

Ce documentaire fait partie également de la série " Documentaires en vue ", présentés ultérieurement à la télévision.

Le deuxième mais non le moindre a fait beaucoup parler de lui après sa projection. Le pardon nous rappelle le meurtre de deux adolescents, Chantal Dupont (15 ans) et Maurice Marcil (14 ans), violes, étranglés et projetés en bas du Pont Jacques-Cartier en 1979. Ce crime avait été commis par deux adultes de 25 ans.

Lors du procès, les parents de Chantal, Jeannine et Louis Dupont pardonnent aux meurtriers. Pendant dix ans, ils tenteront de rencontrer l'un deux, Normand Guérin. La père de Maurice, Grégoire Marcil, lui ne veut pas pardonner et souhaite que justice soit fait.

Il y a dans ce drame, toute une remise en question de l'humanisme. Bien que certains témoignages apportent peu à l'histoire, il faut dire que le réalisateur Denis, Boivin a fait un tour de force.

Premièrement, les Dupont sont croyants et trouvent leurs énergies dans la spiritualité. Lorsqu'il ont su que Chantal ne reviendrait pas, ils ont pardonné tout de suite sans savoir si leur fille était victime d'un meurtre. Il faut une certaine dose de caractère pour passer à travers cette épreuve.

Dans ce film, on entend également, pour la première fois, l'un des deux criminels, Normand Guérin. Il avouera son crime, indiquera dans quel état émotionnel il se trouvait à l'époque et avouera que, oui, ce serait bien de rencontrer les Dupont.

C'est dans les trois dernières minutes du film que l'émotion sera à son paroxysme. La rencontre entre les parents et le meurtrier est d’une telle intensité que, juste pour ce bout de film, il faut lever notre chapeau à Boivin. On voit l’a une belle leçon d’humanisme bien que certains reprocheront le caractère un peu religieux de ce drame.

Le pardon a remporté le prix du meilleur documentaire au Festival de Tours, en France, au printemps dernier.


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